L'affaire a tout de la quadrature du cercle. Depuis plus d'un an, les autorités libyennes assurent leurs interlocuteurs étrangers de leur volonté de «régler» le dossier des infirmières bulgares, qui empoisonne leurs relations avec le reste du monde alors que le pays, après avoir renoncé au nucléaire militaire, veut sortir de onze ans d'embargo international pour «soutien au terrorisme».
Pourtant, chaque échéance de la procédure consacre un durcissement. Au point que le verdict prononcé hier à Tripoli n'a pas vraiment surpris les diplomates qui suivent le dossier. «Cette affaire, résume l'un d'eux, est à la fois une tragédie, où des enfants vont mourir et où tout le monde sait que les infirmières sont innocentes, et un piège pour le pouvoir libyen, qui paye près de dix ans d'une propagande les décrétant coupables. Du coup, Tripoli ne peut pas reculer à moins d'offrir de réelles compensations à une association des familles devenue un acteur incontournable capable de mobiliser une opinion à cran.» Là réside l'enjeu d'une affaire dans laquelle l'intransigeance de Tripoli paraît insondable. Sauf à prendre en compte trois éléments clés :
1. L'impossibilité pour la Libye d'envisager que les infirmières ne soient pas coupables, compte tenu de la campagne organisée contre les boucs émissaires bulgares et palestinien. Une campagne qui visait avant tout à dédouaner le régime des conditions d'hygiène déplorables des principaux hôpitaux du pays, lesquelles sont