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Libération

Tripoli s'enferre contre les infirmières

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Malgré des preuves irréfutables, la Libye confirme la condamnation à mort des infirmières bulgares et du médecin palestinien accusés d'avoir infecté des enfants avec le VIH.
publié le 20 décembre 2006 à 0h34

Dans la salle du tribunal de Tripoli où l'on rejugeait les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien, des sanglots ont éclaté sur le banc des accusés à l'annonce du verdict de mort. De Paris à Sofia en passant par Londres, Bruxelles et Washington, la réaction est unanime : émoi, indignation et incrédulité. Jacques Chirac est «choqué». Ségolène Royal exprime «sa très vive émotion». Sur place, la chanteuse Sylvie Vartan, d'origine bulgare, fait part de son «dégoût» . En France, des avocats et des militants de droits de l'homme ont exprimé leur colère : «Les infirmières et le médecin ne sont que les boucs émissaires de l'échec du système de santé libyen. C'est une parodie de justice», a dénoncé Michel Taube, de l'association Ensemble contre la peine de mort.

Honteuse.La certitude deces militants vient du fait que depuis des mois et même des années la communauté scientifique et médicale a tranché sur le fond de cette affaire vieille de huit ans : le virus du sida était présent dans l'hôpital de Benghazi bien avant l'arrivée du personnel bulgare en Libye, et sa propagation est due aux mauvaises conditions d'hygiène dans les établissements de santé libyens à cette époque (lire l'interview ci-contre). Ces arguments n'ont jamais été portés à la connaissance de l'opinion publique libyenne et des familles des victimes, qui ont, en revanche, été chauffées à blanc pour réclamer vengeance via une presse aux ordres. A l'extérieur du tribunal, le