Amis de la décence et du bon sens, abstenez-vous de lire ces pages. Elles pourraient vous mettre dans un état de colère et de rage, et vous pousser à des réactions incontrôlées. On ne découvre bien sûr pas la lune, le fait que le système capitaliste soit injuste, ou que les golden boys de la finance roulent sur l'or ! Mais le choc est chaque année plus grand face à la folie qui, à cette période, s'empare du monde de la finance lorsque se profile le temps des bonus. Pour certains, le bonus multiplie par dix un salaire déjà confortable. Les sommes se comptent en dizaines de milliers ou en dizaines de millions d'euros, et retrouveraient cette année les niveaux records qui avaient précédé l'éclatement de la bulle en 2000. La logique de ces bonus, incompréhensible pour quiconque travaille dans un autre secteur d'activité, même tertiaire, est liée à l'essor des fusions et acquisitions, qui font la fortune des banques d'affaires, ces marieuses des temps modernes entre acteurs économiques en quête d'effet de taille. Plus la fusion est grosse, plus le bonus est élevé : assez logique... Il ne faut toutefois pas être très regardant pour trouver cela normal. D'abord parce que le premier résultat de ces M & A (mergers and acquisitions), comme on dit dans le jargon financier, est généralement de dégraisser du personnel, d'envoyer à la trappe quelques milliers de salariés en trop. Et que les marieurs ne sont jugés que sur la taille du mariage, pas sur sa réussite : pas de mal
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