Respectivement à Londres et à New York
Les niveaux sont indécents. Cette année plus encore que l'année précédente et peut-être moins que la prochaine. Mais, pour la petite poignée d'employés de la finance, ces bonus qui tombent chaque année à Noël sont l'évidence même. Quand la Bourse s'envole, quand les entreprises fusionnent à tour de bras, l'argent coule à flots dans les grandes firmes financières. Et les montants des «pourboires» deviennent stratosphériques.
Jackpot. L'explication est aussi froide que celle de cet analyste de Wall Street qui requiert l'anonymat : «Les bonus découlent des profits. Les clients des entreprises de Wall Street ont trop d'argent. Nous nageons dans le capital. Il y a trop de capital disponible et pas assez de possibilités d'investissements. Les compagnies américaines se sont restructurées ces cinq dernières années. Elles réalisent à présent des profits colossaux.» Et c'est comme ça que, cette année, à Wall Street (selon les estimations présentées mardi par le contrôleur de l'Etat de New York), les bonus ont augmenté de 17 % pour atteindre 23,9 milliards de dollars et de 30 % dans les cinq principales firmes financières américaines (Goldman Sachs, Morgan Stanley, Merrill Lynch, Lehman Brothers et Bear Stearns). Ces dernières devraient distribuer 36 milliards de dollars en bonus à leurs 173 000 employés de par le monde. Tous ne toucheront pas le même jackpot. Mais pour certains, c'est mieux que l'Euro Millions. Ainsi, Lloyd Blankfein,