Ce mercredi, de très bon matin, on les retrouve attablés dans un café de Belleville, quartier populaire du XXe arrondissement de Paris. Nathalie Boissonnet, éditrice, Jean Serror, journaliste tous deux parents d'élèves et un troisième homme, également membre du Réseau Education sans frontières (RESF). Ils militent contre les expulsions de parents sans papiers d'enfants scolarisés. Ce café est leur quartier général. Il est situé à quelques encablures du groupe scolaire Olivier-Métra : deux écoles maternelles, deux élémentaires, soit 900 élèves. Leurs enfants y étaient scolarisés avant d'entrer au collège, et c'est là qu'est né leur engagement. Nathalie Boissonnet, Jean Serror et d'autres se retrouvent régulièrement dans ce bistrot pour faire le point sur la situation des familles. Le serveur sympathise avec leur cause et fait signer des pétitions. Sur la table du café, Nathalie Boissonnet a posé un portable. C'est le standard d'urgence pour trois arrondissements de Paris : Xe, XIe, XXe. Les familles sans papiers menacées d'arrestation peuvent l'appeler : «Des commerçants nous préviennent quand la police organise des rafles de sans-papiers au métro Belleville.» Dès qu'elle est informée d'un problème, Nathalie déclenche l'alerte. Le réseau se mobilise, arrosant les autorités de mails, de pétitions, de coups de téléphone, d'interventions d'élus.
«Elles ont très mal vécu les refus» Leur engagement date de la rentrée scolaire 2005, quand Liangbo Pan, un Chinois, père de