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«La volonté de tromper la justice»

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A Orléans, un magistrat a rejeté la demande de rétention d'étrangers par les forces de l'ordre, qui ont multiplié les erreurs de procédure.
publié le 22 décembre 2006 à 0h36

La pression mise sur les fonctionnaires de police et de gendarmerie en matière d'expulsion s'est illustrée en début de semaine de façon flagrante dans le Loiret. Au point qu'une procédure d'expulsion d'étrangers sans papiers a été atomisée mercredi par le juge des libertés et de la détention du tribunal d'Orléans, appelé à prolonger la détention des migrants avant leur expulsion.

«Préméditées». Le magistrat n'y est pas allé avec le dos de la cuillère, expliquant ainsi dans son ordonnance de rejet de placement en rétention que la procédure était victime de «violations multiples des règles élémentaires de procédure». Il souligne même que ces violations «ont été préméditées : il convient d'annuler l'ensemble de la procédure et d'ordonner la mise en liberté immédiate». Tout a commencé dimanche, à Calais (Pas-de-Calais), devenu, depuis la fermeture du centre de la Croix-Rouge de Sangatte, la ville refuge de tous les candidats à un passage en Angleterre. Une trentaine d'étrangers sont interpellés. La procédure sort déjà des clous puisqu'aucune trace de l'interpellation ­ ni donc son motif ­ n'apparaît. Puis, les étrangers sont acheminés lundi, en bus, dans plusieurs centres d'accueil des demandeurs d'asile (Cada), dont quatre dans celui de Gien, dans le Loiret. Sur ce point, le magistrat orléanais Jean de Maillard écrit que «la conduite à Gien a été décidée et opérée en dehors de toute règle légale et de tout titre de détention ou de rétention». Il y a un Somal