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Libération

Sévère revers pour les amis du Président

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Leur défaite, notamment à Téhéran, profite aux adversaires les plus acharnés d'Ahmadinejad.
publié le 22 décembre 2006 à 0h36

Les électeurs iraniens sont décidément énigmatiques : depuis dix ans, ils sont là où on ne les attend pas. En 1997, ils ont élu triomphalement le religieux réformateur Mohammad Khatami alors que toutes les diplomaties occidentales avaient parié sur la victoire d'un religieux conservateur. En 2005, à la surprise générale, ils ont choisi au second tour le candidat le plus radical et l'un des moins connus, Mahmoud Ahmadinejad, contre l'ex-président Ali Akbar Hachémi Rafsandjani. Cette fois, à l'occasion de deux scrutins, l'un municipal, l'autre à l'Assemblée des experts ­ une institution chargée en théorie de contrôler le Guide suprême, voire de le destituer le cas échéant ­, ils ont infligé un cinglant revers aux amis du nouveau président.

Ils l'ont affaibli, et ils ont donné la victoire à ses adversaires les plus acharnés. Les résultats définitifs et officiels de l'élection du 15 décembre sont sans ambiguïté. A l'élection municipale de Téhéran, les proches du maire, Mohammed Baqer Qalibaf, remportent 8 sièges sur 15, devançant la liste réformiste, qui obtient 4 sièges alors qu'elle n'en avait plus dans le conseil sortant. Les ultraconservateurs, partisans de l'actuel Président et ancien maire de la capitale, qui bénéficiaient de la plus-value que constitue une victoire présidentielle, n'arrivent qu'en troisième position. Leur groupe, baptisé le Doux Parfum de servir, n'a que trois sièges ­ dont un pour Parvine Ahmadinejad, la soeur du Président. Le quinzième siège revient à un