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Libération
Éditorial

Mission

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publié le 23 décembre 2006 à 0h37

La fatalité a sa part, bien sûr, dans le drame de Meaux. Une malformation cardiaque non décelée et ce qui était une bagarre comme il s'en déroule tous les jours dans les écoles de France devient une tragédie. La fatalité ne rend pas la mort de Carl moins insupportable. Elle existe, il ne faut pas la nier, mais elle ne dédouane personne de sa responsabilité. Ni les enfants auteurs des coups, qui ne méritent pas d'être caricaturés en barbares, ni le monde des adultes. La violence de la rue n'a cessé de pénétrer l'école ces dernières années, au point que le décès accidentel d'un enfant connaît un emballement médiatique immédiat. La violence occupe aujourd'hui trop de place dans la vie scolaire, de la primaire à la terminale, obligeant les enseignants à multiplier les alertes. Le collège Albert-Camus de Meaux n'était ni mieux ni moins bien loti que les 249 établissements classés «Ambition réussite», a priori les mieux dotés de l'éducation prioritaire. Un adulte pour 10 élèves, selon le recteur de l'académie de Créteil, contre un pour 18 dans les établissements classiques, c'est pas si mal même si c'est loin des effectifs promis. Doit-il y avoir davantage d'adultes comme l'assurent de concert Ségolène Royal et François Bayrou ? Sans doute. Mais une école n'est pas une prison, un établissement coercitif où la violence consubstantielle au lieu nécessite des gardiens à temps plein pour la réprimer. Rien ne serait pire que de confondre les missions. Tout ne se résume pas à une questi