Madrid de notre correspondant
Depuis longtemps majoritairement pro-européenne, la société espagnole ne montre pas de désamour vis-à-vis de l'euro. Ni la brusque hausse du coût de la vie avec l'entrée de la monnaie européenne, ni même la forte inflation actuelle (2,9% contre 1,7% dans la zone euro) n'ont miné l'image de la devise européenne. D'après un sondage publié hier par le gratuit 20 minutos, 51 % des personnes interrogées sont satisfaites de son existence, alors que 44 % regrettent la peseta. Il n'y a donc pas de gueule de bois à l'égard de l'euro, qui n'a pas déçu les attentes suscitées à l'origine: en 1998, un sondage de El Mundo indiquait que 70% des Espagnols voyaient dans la monnaie européenne un «facteur de modernisation» pour le pays.
Symbole. Faut-il s'étonner de cette fidélité ? Pas vraiment, car l'euro est d'abord vu ici comme un symbole de la nécessaire construction européenne. Comme la nouvelle Constitution, ratifiée haut la main par référendum en février 2005 avec 76% de «si» et 17% de «no». «Pour l'immense majorité des Espagnols, ce qui est bon pour l'Europe est forcément bon pour l'Espagne» résume Fernando Vallespin, directeur du Centre d'Etudes Sociologiques (CIS).
Depuis l'entrée dans l'UE, en 1986, il est vrai que Bruxelles a bien aidé le pays ibérique : en vingt ans, l'Espagne a de loin été le plus gros bénéficiaire de fonds, 118 milliards d'euros au total, soit trois fois le plan Marshall. Quatre kilomèt