Baidoa envoyée spéciale
Les responsables du gouvernement de transition somalien, hier, avaient du mal à cacher leur excitation. Sans cesse, leurs téléphones sonnaient des appels de Mogadiscio, annonçant la fuite des leaders des Tribunaux islamiques. Des rires, des blagues, et surtout un vent de victoire. Après la chute, mercredi soir de l'aéroport, Mogadiscio semble prête à tomber sans résistance (lire ci-dessous).
Le gouvernement de transition parie sur un ralliement de nombreux chefs de clan, avec lesquels il a continué de dialoguer au beau milieu de son offensive contre les Tribunaux islamiques, selon le ministre de la Communication somalien. Il compte aussi sur un ralliement des habitants de la capitale, assurant que le régime des Tribunaux était trop strict et que les gens ne l'appréciaient pas. La défaite cuisante infligée aux islamistes parle en faveur de cet espoir. De l'avis général, «les Somaliens ne se battent jamais pour des gens qui ont perdu».
Cinq jours. Pour le gouvernement de transition, c'est le moment ou jamais de s'installer à Mogadiscio. Depuis sa création en 2004, en raison de sa faiblesse, il siège à Baidoa, à 250 kilomètres de là, une ville qui tient aussi du site archéologique tant les ruines, stigmates de quinze ans de guerre civile, y sont nombreuses. Mais le centre-ville grouille de monde, assis aux terrasses de cafés délabrés, les gens discutent en buvant du thé. Ces derniers temps, les islamistes s'étaient rapprochés de Baidoa, parvenant à