Mogadiscio envoyé spécial
La République islamique de Mogadiscio a vécu. Sept mois après avoir pris la capitale somalienne, l'Union des tribunaux islamiques a été chassée comme un fétu de paille par le gouvernement fédéral de transition (GFT), appuyé par l'armée éthiopienne. «On vivait à l'ombre de géants sans force», répète, incrédule, l'infirmier Abdinasser.
Hier soir, vers 22 h 30 heure locale, les forces gouvernementales ont fait leur entrée dans le centre-ville de Mogadiscio, déserté par les islamistes. Derrière elles, une colonne éthiopienne équipée de tanks et d'artillerie lourde. Auparavant, des contacts intensifs avaient eu lieu entre le gouvernement fédéral et les chefs de clans, ainsi qu'avec les grands hommes d'affaires de Mogadiscio pour permettre une entrée sans heurts. Dans l'après-midi, au centre-ville, une milice locale, prétendant agir pour le compte de Mohamed Dheere, un chef de guerre allié au GFT (lire page 4), s'est emparée de la Villa Somalia, un complexe administratif abritant le siège de la présidence, ravagé par seize ans de guerre civile, et les ministères qui venaient juste d'être repeints par les Tribunaux islamiques.
«Changer de chemise». Dans les faubourgs où ils sont entrés, les assaillants auraient reçu un accueil chaleureux de la population. Non pas tant qu'ils étaient attendus avec impatience par les habitants de Mogadiscio, mais parce que ces derniers redoutaient des combats longs et acharnés. «Nous, les Somaliens, on accueille toujo