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Libération

Une revanche hasardeuse pour les Américains

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Les Etats-Unis, alliés aux chefs de guerre somaliens, ont pris le risque de renforcer la crédibilité des islamistes.
publié le 29 décembre 2006 à 0h40

La chute de Mogadiscio aux mains du gouvernement somalien de transition, soutenu à bout de bras par les Ethiopiens (lire page 3), allié privilégié des Etats-Unis dans la Corne de l'Afrique, exhale un parfum de revanche pour les Américains. Une revanche qui, toutefois, pourrait être de courte durée.

En juin dernier, les chefs de guerre de Mogadiscio, alliés des Etats-Unis, avaient été balayés par les combattants des Tribunaux islamiques dans la capitale somalienne. Aux Etats-Unis, la politique de l'administration Bush dans la Corne de l'Afrique avait alors été fortement critiquée. Affirmant vouloir empêcher la Somalie de se transformer, à l'instar de l'Afghanistan des talibans, en un nouveau sanctuaire pour les réseaux terroristes affiliés à Al-Qaeda, ne s'était-elle pas fourvoyée en soutenant les très peu recommandables seigneurs de la guerre ? Des petits chefs sans scrupule qui, en 1993, avaient humilié les GI à Mogadiscio en abattant deux hélicoptères Black Hawks, faisant 18 morts et précipitant le retrait piteux des Américains de Somalie.

Anarchie. Hier, Washington s'est contenté d'affirmer suivre de «très, très près» la situation dans la Corne de l'Afrique. Il n'est pas certain, en effet, que les nouveaux maîtres de Mogadiscio, arrivés dans les fourgons du voisin et ennemi traditionnel, l'Ethiopie chrétienne, suscitent l'adhésion de la population somalienne, musulmane. En outre, la cohésion et la capacité du gouvernement de transition à administrer un pays sans Eta