Menu
Libération
Éditorial

Avant-scène

Article réservé aux abonnés
publié le 8 janvier 2007 à 5h20

L'homme de l'année 2006 ne serait pas une femme, Nicolas Hulot aurait été celui-là. Sa popularité tient à son statut d'homme de télé mais surtout à sa capacité à personnifier l'angoisse devant le devenir de la planète. Le réchauffement climatique est désormais parmi les premières préoccupations des Français, identifié comme l'enjeu du siècle. Hulot incarne cet impératif écologique qui pénètre les esprits. Au point de s'imposer, au moins dans les discours, dans toutes les sphères, et en particulier la politique. Parmi les candidats en lice à la présidentielle, il faut chercher parmi les extrêmes ceux qui ont refusé de sacrifier à la signature du pacte hulotien, nouvelle Table des Lois. Les autres, les principaux, n'ont pas pris le risque de se désolidariser d'une initiative jugée trop médiatique pour être critiquée. Hulot s'est installé à l'avant-scène présidentielle sans coup férir. Comme les Enfants de Don Quichotte. Ce n'est pas un hasard, ils expriment tous deux la grande crainte française de la précarité, qu'elle soit écologique ou sociale. Son succès, comme celui des Legrand, illustre, au passage, la toute puissance de la démocratie d'opinion et la sujétion du monde politique, obligé de s'y soumettre ou de périr. Fort de sa royale influence, l'animateur pourrait rêver aller plus loin. Mais, sauf à se contredire, à quitter le consensuel pour le politicien, il devrait en rester là. Il n'envisageait sa candidature que si les candidats refusaient de s'engager de «façon s