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Libération

La drôle de cohabitation socialiste

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Depuis vingt-cinq ans, Hollande et Royal ont mené de front leur couple et leur carrière.
publié le 17 janvier 2007 à 5h30

Vieux graffiti de la République, Ségolène + François ou François + Ségolène. Une romantique addition gravée sur les bancs de l'ENA, devenue, au fil du temps, une association politique, avec partage des feux de la rampe. Sorte de garde alternée arbitrée par les médias, jusqu'au royal sacre, qui oblige à revisiter l'histoire, à réécouter par exemple Jacques Attali, qui repéra les tourtereaux, en 1980, alors qu'il était l'officieux directeur de cabinet d'un François Mitterrand pas encore élu président. Il nous disait il y a trois ans : «Si on m'avait demandé à l'époque lequel des deux abandonnerait la politique, j'aurais dit sans hésiter : François.»

A toutes les étapes, la même photographie du couple : le petit jovial efficace, doué pour la blague et la dialectique. La belle, ferme et batailleuse. Le drôle et l'emmerdeuse, pour les habitués. A la maison, Hollande et Royal, quatre enfants, ont fait les parents comme ils ont fait de la politique. Lui, grand frère bavard et boute-en-train. Elle, très mère de famille, qui contrôle. Mais parce qu'il était un homme, un intello volubile à l'épais carnet d'adresses, qui copine depuis toujours avec la presse, nul ne voulait voir l'évidence : dans le couple, le tueur était une tueuse.

Si leurs débuts se confondent, les bureaux se jouxtent dans une annexe de l'Elysée, c'est elle qui reste au Château, là où se jettent les sorts politiques, tandis qu'il devient le directeur de cabinet du porte-parole du gouvernement, Max Gallo. Les an