Quand les cabinets noirs se mettent en branle, commencent à sortir leurs lots de petites bassesses soigneusement accumulées, sonne alors le vrai top départ de la présidentielle. Puisqu'il s'agit de l'élection reine, tout ce qui peut servir à déconsidérer le prétendant au trône est bon. On gagne sur sa mine, son expérience, l'excellence de son programme, mais aussi, au final, parce que la calomnie vous a moins démonté que l'adversaire.
Depuis des mois, Sarkozy va répétant qu'il s'attend à tout de la part des chiraquiens, qu'il connaît mieux que quiconque. Il a justifié son retour Place Beauvau en 2005 par le souci de se prémunir, lui et sa famille, contre les basses manoeuvres. L'affaire Clearstream, à l'entendre, a été montée de toutes pièces par Villepin pour le déconsidérer. On ne prête qu'aux riches. Les mêmes chiraquiens, en 1995, avaient accusé le balladurien Sarkozy d'être à l'origine de l'affaire des terrains de Bernadette Chirac. Le voici aujourd'hui soupçonné par les socialistes d'être pour quelque chose dans la divulgation sur le Net, nouvel eldorado des ragots, du patrimoine fiscal des Hollande-Royal. Sarkozy nie, et on le comprend. Il serait déshonorant pour un homme de droite d'acquitter l'ISF et de mener campagne pour y échapper ; et obliger ainsi quelques amis exilés. Mais quand une femme socialiste y est soumise et prétend l'augmenter encore, cela peut être pris pour un acte de charité d'une certaine gauche caviar. Charitable, la campagne ne le sera pas, qui d