La campagne vous barbe, les montebourdes vous glacent, les sarkoseries vous lassent, la royalitude vous coince, changez de présidentielle. Quittez le réel et allez voir du côté du virtuel. La révolution numérique a du bon qui permet de faire de la politique autrement. De chez soi ou à son bureau, en restant derrière son ordinateur, on peut désormais aller manifester... contre le Front national ou s'inviter à un débat participatif de la candidate socialiste. Avec un peu de chance, peut-être pourra-t-on mettre bientôt un bulletin dans l'urne. Et désigner un président numérique différent du physique. Le battu du réel pourrait être l'élu du virtuel ou vice versa.Et les deux cohabiteraient pendant cinq ans. Ce serait une première dans l'histoire de la Ve République que ces deux présidents, forts chacun de la légitimité de leur monde. La mise en abyme est fantastique qui débride les imaginations. Elle est signée Second Life, site Internet où chacun peut modeler son alter ego graphique, son avatar, et qui rassemble pas loin de trois millions de joueurs sur la Toile. D'aucuns y passent plus d'heures dans la journée que dans la vraie vie, à l'abri des frustrations et des contingences. Les entreprises ont depuis longtemps compris l'intérêt d'y être présentes, de même que les publicitaires. Les politiques aujourd'hui y viennent. La nouveauté n'est pas sans poser problème à un journal comme le nôtre qui doit désormais rendre compte des deux univers et des événements qui se produi
Éditorial
Mise en abyme
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publié le 20 janvier 2007 à 5h34
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