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Libération
Éditorial

Modus vivendi

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publié le 24 janvier 2007 à 5h38

Le Liban, une fois de plus, claudique au bord du précipice. S'ajoute aux hantises familières de la guerre civile ou des interventions extérieures, la menace nouvelle de la banqueroute financière. On a peu remarqué, l'été dernier, que les bombardements israéliens atteignaient un pays aux finances déjà gravement compromises. C'est pourtant la capacité même de ce pays de digérer cette nouvelle guerre qui était en cause par ce biais économique. Et, bien sûr, le prix politique de la guerre s'est ajouté aux dévastations simplement matérielles : le Hezbollah, fort de sa résistance à l'armée israélienne, est en mesure plus que jamais de paralyser le Liban, ce dont il ne se prive pas. Il en a fait la démonstration spectaculaire avec la «grève» d'hier, mais sa prise sur le pays n'a fait que se resserrer au cours des derniers mois et ne se relâchera pas après cette journée d'actions. Les amis du Liban, occidentaux ou arabes, sont prêts à débourser des milliards pour lui tenir la tête hors de l'eau. Mais, comme l'a remarqué Chirac hier, les manifestants de Beyrouth n'aident guère ces amis-là à l'aider. On peut penser que c'était le but de leur démonstration de force.

La reconstruction du Liban après la guerre civile n'a pu se faire que dans le climat de relative confiance créée par la tutelle syrienne et gérée par le premier ministre Hariri. La Syrie, devant l'ampleur des manifestations après l'assassinat de ce dernier, n'avait pas la force de se maintenir, mais il lui est resté celle, p