L'affaire est entendue, foi d'adversaire : Ségolène Royal n'a ni la carrure, ni l'étoffe, ni les épaules pour le job de président. A preuve, elle multiplie les gaffes, comme Bernadette les pièces jaunes. Qu'elle parle du Québec ou du Hezbollah, des profs ou de la justice chinoise, quand elle l'ouvre, elle dérape. Depuis son irruption sur la scène présidentielle, l'angle d'attaque contre elle n'a pas varié. Les prétendants à l'investiture socialiste ont été les premiers à en user. Ils ont attendu la sortie de route et, quand ils ont cru la tenir, ils en ont fait grand foin. Mais les gaffes n'ont pas fait vaciller les militants PS qui les ont au contraire portées au crédit du dessein ségolénien (Blair, insécurité, 35 heures). Ils y ont vu la preuve de sa modernité et de son parler vrai. De leur «war room» à l'américaine, les sarkozistes poursuivent pourtant aujourd'hui la même stratégie : ils pilonnent la Poitevine au moindre écart, sans souci de distinguer les vraies gaffes (la rapidité de la justice chinoise) des autres. La bécassination semble fonctionner, qui voit Royal à la baisse dans les sondages. Bayrou s'imagine déjà élu en mai prochain et Sarkozy dès... avril. Mais la bécassination est une arme qui par le passé a montré ses limites. Les spécialistes de la BD le savent, Bécassine est populaire. C'est la petite provinciale naïve qui multiplie les bévues chez les Parisiens, mais elle sait aussi être patriote et courageuse, elle a son franc parler, des idées et du bon se
Éditorial
Bécassination
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publié le 25 janvier 2007 à 5h39
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