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Libération
Éditorial

Carillonneur

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publié le 3 février 2007 à 5h51

A l'issue de quarante ans de vie politique, Chirac sort de scène en Pancho Villa de l'écologie. Quand tant d'autres vont de la révolution au conformisme, le chemin vaut d'être salué, même s'il commence à être très emprunté par les gouvernants en retraite. En réclamant une «révolution écologique», Chirac pose sa marque dans l'histoire du siècle à venir. Quand les glaces auront fondu, la mer monté et que les canicules successives auront frappé, il restera toujours quelqu'un pour rappeler qu'au début du XXIe siècle un Président avait sonné le tocsin face au réchauffement climatique. Il reste à souhaiter à Chirac qu'on ne le confonde pas alors avec Al Gore... Les carillonneurs politiques sont d'autant plus entendus aujourd'hui qu'ils relaient les scientifiques. Lesquels, n'en déplaise à Claude Allègre, viennent une fois de plus de confirmer la responsabilité humaine dans l'accélération du changement climatique. Aux politiques désormais d'agir et de ne plus se contenter de belles paroles. Puisque la communauté internationale doit décider bientôt de l'avenir du protocole de Kyoto, on va vite voir qui est capable d'aller au-delà des proclamations de bonnes intentions dont abuse même George Bush. La France de Chirac n'est pas la mieux placée pour donner des leçons, qui est régulièrement épinglée par Bruxelles pour son non-respect des directives environnementales. Mais la campagne présidentielle laisse augurer d'autres lendemains, puisque tous les prétendants d'importance à l'