Alors que Chirac propose une ONU de l'environnement, une question s'impose : et si on copiait l'exemple du climat ? Au regard des autres dossiers de la «gouvernance mondiale de l'environnement», celui du changement climatique semble en meilleure posture. Comment en est-on arrivé là ? Quelles leçons en tirer pour l'avenir ?
1- Au Sommet de la terre, à Rio (Brésil) en 1992, les Etats signataires de la Convention de l'ONU sur le climat se déclarent «résolus à préserver le système climatique pour les générations présentes et futures». L'objectif est clair... mais imprécis. Préserver le climat suppose de limiter sa perturbation par les émissions de gaz à effet de serre. Or la convention ne précise pas le niveau acceptable et non dépassable de ces émissions, ni le niveau maximal de la teneur en gaz à effet de serre à respecter.
Leçon. Ne pas sacrifier la précision des objectifs à un consensus de façade sur un principe trop général.
2- Un système d'expertise collective fournissant une information solide. C'est le travail du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), qui, par sa capacité à synthétiser l'état des connaissances, s'est imposé comme expert collectif, contraignant les gouvernements à approuver ses analyses. Reste une difficulté : obtenir la même clarté sur les volets économiques et sociétaux du dossier.
Leçon. Pas de convention internationale sans bras armé établissant connaissances et incertitudes, une expertise organisée en