Identification par les empreintes digitales puis génétiques, «traçage» par la carte bancaire et le téléphone mobile, la police technique et scientifique lancée en 1985 au sein de la PJ par le ministre de l'Intérieur Pierre Joxe révolutionne l'enquête criminelle. Les fiches dactyloscopiques manuelles des délinquants ou criminels rentrent dès 1987 dans le fichier automatisé des empreintes digitales (Faed), qui compte aujourd'hui plus de 2,5 millions de personnes. En 1995, c'est l'«inspecteur Faed» (selon le mot d'un commissaire) qui a résolu l'énigme des attentats du Groupe islamique armé algérien. Une trace de doigt non identifiée avait été relevée sur l'adhésif d'une bombe intacte découverte le long de la voie du TGV Lyon-Paris, puis intégrée dans la base informatique. «En quarante minutes», le Faed a sorti le pouce gauche de Khaled Kelkal, 24 ans, de Vaulx-en-Velin, recensé depuis 1989 pour des casses à la voiture bélier.
A ses débuts, dans les années 90, le téléphone portable a causé du souci aux enquêteurs qui ne pouvaient pas encore les placer sur écoute. Mais ils ont vite tiré parti des «bornes» qui relaient les communications des cellulaires et permettent de localiser un criminel via son mobile, de le pister en permanence. Ils ont pu exploiter les facturations détaillées qui trahissent le jour et l'heure des appels et surtout les numéros des correspondants, donc les proches ou complices d'un suspect. La première affaire élucidée grâce au portable fut l