Vice-président du premier groupe du Giec, Jean Jouzel a participé à l’écriture du texte adopté vendredi à l’unanimité des délégations gouvernementales. Directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace, il est le chef de file des quatorze scientifiques français de l’équipe internationale qui rédige et révise les textes de ce groupe.
Etes-vous satisfait du texte final ?
Entre le texte sur table il y a une semaine et le produit final, il n'y a que des différences minimes, de forme uniquement, sans aucune altération des chiffres. La phrase «le réchauffement climatique est sans équivoque» n'a ainsi suscité aucune discussion. C'est bien le rapport des scientifiques, approuvé par les délégations gouvernementales.
Sur quoi met-il l'accent en priorité par rapport à celui publié en 2001 ?
D'abord, l'attribution du changement climatique observé depuis un demi-siècle aux émissions de gaz à effet de serre par l'homme. En 2001, nous estimions qu'elle était «vraisemblable». En 2007, nous la qualifions de «très vraisemblable», ce qui signifie que nous sommes certains de cette attribution à au moins 90 %. Cette confiance vient de plusieurs éléments différents de la seule température moyenne planétaire. Il s'agit des évolutions observées par continents, les températures extrêmes, celles des différentes couches de l'atmosphère, des océans. Mais aussi de l'accord entre ces observations régionales et les simulations sur ordinateurs.
Les projections pour l'avenir climatique ont-elles