A Libération, on aime bien la police. Pas n'importe laquelle bien sûr. La police républicaine : elle ne l'est pas toujours, comme on sait. Depuis Fouché ou depuis Clemenceau, puisque le Tigre a inventé la police judiciaire , elle a écrit une histoire ténébreuse, parfois honteuse, comme sous l'Occupation, mais aussi, souvent, plus glorieuse qu'on ne dit. La fourragère que portent les flics en tenue dans les grandes occasions a été créée à la Libération, pour la bonne raison que les pandores parisiens, bravant Von Choltitz et Eisenhower, ont déclenché l'insurrection du 25 août 1944. Ils voulaient aussi se racheter, il faut le dire, de la rafle du Vél d'Hiv' et de quelques autres infamies des années noires. Passons.
Aujourd'hui, le premier flic de France s'appelle Sarkozy. Après le Tigre, le Roquet. Le bon Nicolas est très fier de son bilan. Il fut actif, entreprenant, et certains aspects de la délinquance ont diminué. Il reste malheureusement l'essentiel, qu'on ne peut pas lui imputer plus qu'à la gauche : les archaïsmes criants de l'appareil poulaga, qu'aucun ministre, Jules Moch excepté, n'a vraiment cherché à réduire. La récente affaire Rebelle, qui met en cause les Renseignements généraux, en est l'illustration. En 2007, il existe toujours en France une police politique qui fait des fiches sur les honorables citoyens comme en leur temps Marcellin ou Poniatowski. L'alcoolisme policier continue de sévir, le manque de respect à l'égard des minorités est une des plaie