Sous les lambris dorés de la salle des fêtes de l'Elysée résonne soudain le cri d'un chimpanzé. Les yeux qui s'assoupissaient s'ouvrent, des sourires s'esquissent. Jane Goodall, 72 ans, la grande primatologue, connue pour sa défense des grands singes, se soucie peu du protocole. Face aux quelque 200 délégués d'une cinquantaine de pays venus assister vendredi matin à Paris à l'ouverture de la conférence sur la gouvernance écologique mondiale, organisée par Jacques Chirac, elle s'est présentée comme la «représentante du royaume animal».«Je me propose de vous faire entendre la voix des animaux que j'ai étudiés pendant quarante-cinq ans», prévient cette dame menue, avant de lancer le long cri d'un singe de Tanzanie.
«Révolution». Jacques Chirac, de son côté, n'a pas hésité à appeler à une «révolution» ! Le Président avait annoncé dès septembre qu'il organiserait cette réunion afin de donner une nouvelle impulsion politique au projet qu'il défend depuis 1998 : la création d'une Organisation des Nations unies pour l'environnement (ONUE). «Face à l'urgence, le temps n'est plus aux demi-mesures : le temps est à la révolution des consciences, de l'économie, de l'action politique», a-t-il déclaré. «Le jour approche où l'emballement climatique échappera à tout contrôle : nous sommes au seuil de l'irréversible», a clamé Jacques Chirac, en appelant à construire une gouvernance mondiale de l'environnement. Car, pour lui, l'«unilatéralisme, dans ce doma