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Interview

«L'impôt, c'est avant tout la solidarité»

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publié le 6 février 2007 à 5h53

Directeur du département des études de l'OFCE (Observatoire français de conjoncture économique), Jacques Le Cacheux est coauteur, avec Christian Saint-Etienne, d'un rapport sur «la croissance équitable et la concurrence fiscale».

Quelles sont les fonctions de l'impôt ?

La première est très simple : procurer des ressources à l'Etat. L'impôt a d'abord été inventé pour prélever sur le secteur privé de quoi financer des consommations collectives. Dans un premier temps, ce furent les fonctions régaliennes : armée, police, justice. Puis se sont ajoutées, avec les développements des sociétés modernes, d'autres missions d'intérêt public, comme l'éducation ou la santé. Est alors apparu ce que l'on pourrait appeler un problème de passagers clandestins : des gens qui bénéficiaient des services collectifs sans en supporter le financement. D'où l'idée que c'est l'Etat qui dispose de l'impôt, et qu'il tient sa légitimité du peuple pour le faire.

L'impôt ne sert-il pas aussi à redistribuer les richesses ?

C'est effectivement une fonction essentielle de l'impôt : il permet de prélever davantage sur les revenus ou les patrimoines les plus élevés pour redistribuer aux plus faibles. Il introduit une notion d'équité, relative selon le temps ou l'espace. L'effet de redistribution est important dans les pays scandinaves et plus faible dans les pays anglo-saxons. Mais il varie aussi tout au long de la vie. Un couple avec des enfants paie peu d'impôts. Il en paiera davantage quand ils seront élevés, et