En politique, rien n'est jamais irrémédiable. Combien d'hommes enterrés sous les sifflets se sont retrouvés au firmament ? Chirac reste l'exemple de ces candidats revenus de tout, au bord de l'abandon en janvier 1995 et installé à l'Elysée quatre mois plus tard. Mais, dans une campagne, il est des moments décisifs qu'il faut savoir passer avec succès. Ségolène Royal en est là. Sa prestation, dimanche, est devenue essentielle, voire cruciale. Si elle est convaincante, tout sera oublié : le trou d'air de la mi-janvier, les gaffes, la difficulté du PS à se mettre en branle, les éléphants pas encore dressés. Si elle ne convainc pas, au contraire, tout va devenir beaucoup plus difficile. Pour l'heure, en dépit de l'intense bombardement des sarkozystes décidés à ensevelir la candidate socialiste sous un tombereau d'incompétences, l'attente de l'opinion est toujours là. Moquée par les pros de la politique pour sa «démagogie», sa campagne participative intéresse. Une majorité de Français pense que les débats sont une méthode efficace pour élaborer un programme et produire de bonnes idées. Ce n'est pas un mince résultat à l'issue de plusieurs semaines de dénigrement. Le tout désormais pour Royal est de ne pas décevoir. Et d'avoir dimanche les trois idées chocs qui marqueront les esprits et achèveront de l'identifier. Elle avait su créer l'envie l'an dernier en s'affranchissant de la langue de bois socialiste et en secouant quelques tabous. Depuis, elle a godillé, cédant aux fi
Éditorial
Idées chocs
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publié le 9 février 2007 à 5h57
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