Menu
Libération
Éditorial

Alliés et partenaires

Article réservé aux abonnés
publié le 14 février 2007 à 6h03

Après sa rupture avec Cécilia, Nicolas Sarkozy n'imaginait pas entrer à l'Elysée sans être maritalement correct. N'y accède-t-on qu'accompagné ? La jurisprudence Kennedy, qui fit de sa famille l'atout marketing roi, marque la vie politique depuis quarante ans. Même sur le départ, la première dame demeure incontournable. Bernadette Chirac a explosé dimanche l'audience de Drucker. Signe des temps voyeurs, c'est l'évocation de ses difficultés conjugales qui a contribué à la stariser. Sarkozy a eu les siennes, et depuis ne médiatise plus sa famille à l'excès. Mais ses fils et son épouse étaient en vedette à son meeting d'investiture. Cécilia, pièce maîtresse dans son dispositif de campagne, veut officier désormais discrètement. Elle se protège. Retour en apparence au registre classique de la famille conservatrice : lui devant, elle derrière ­ mais aux commandes. Un couple partenaire dont la modernité est celle d'une famille recomposée où chacun a pu aller au bout de son libre arbitre.

Le couple Hollande, lui, est Royal : non marié, elle devant, lui derrière. Couple dérangeant quand les propositions de celui-ci embarrassent celle-là. Quand l'ambition de l'une semble freiner l'autre. Couple de concurrents, mais alliés pour le meilleur : elle candidate, lui en soutien. Ce n'est plus la femme, mais l'homme, qui s'efface. La métaphore d'un changement d'époque où le modèle masculin doit faire de la place, voire la céder. Plus fort que Clinton, qui ne se met au service de Hillary que pa