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Libération

Le sommet de l'état se gravit en tandem

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publié le 14 février 2007 à 6h03

Il y a cinq ans, Bernadette avait sonné l'heure de la reconquête de l'opinion pour Jacques, pendant que Sylviane ne parvenait pas à enthousiasmer davantage que Lionel. Les mêmes ménages s'étaient déjà affrontés en 1995. Et tant Bernadette Chirac que Danielle Mitterrand ont su se tailler une place à part à l'Elysée. L'exemple est venu d'ailleurs, en particulier d'outre-Atlantique, mais la cause est entendue : depuis une vingtaine d'années, l'électeur ne se contente plus d'adouber un candidat à la présidence de la République ; il porte un couple à l'Elysée.

Qu'ils s'en délectent ou qu'ils s'en plaignent, la quasi-totalité des prétendants s'est convertie à cet effeuillage de leur intimité. Avec l'état de son patrimoine, le candidat se doit désormais d'exposer sa situation de famille. Du moins les principaux se sont-ils convaincus qu'ils devaient en passer par là pour toucher l'électeur. Ils font donc campagne avec leur moitié à leur côté. Pour se faire patelin, Le Pen a non seulement Marine, mais aussi Jany, l'épouse dont il avait prétendu faire une tête de liste aux européennes de 1999. Bayrou, lui, s'expose avec sa grande famille. Et la fébrilité du couple Sarkozy, prompt à s'exhiber devant la moindre caméra qui passe, a décuplé cette pratique.

Pris à leur propre piège, les intéressés ont fini par jurer qu'on ne les y reprendrait plus. Une promesse qui n'empêche pas Cécilia de conserver un rôle de conseillère essentiel auprès de son époux. De son côté, Ségolène Royal se faisait