C'est une confidence de Ségolène Royal elle-même. La gestion politique du couple qu'elle forme avec François Hollande «est une question difficile». A cause de cette répartition des rôles entre la candidate socialiste et le premier secrétaire du PS. A cause aussi de cette inversion des rôles entre l'homme et la femme politiques, figure française inédite qu'elle porte comme une vraie révolution, mais dont elle doit elle-même dessiner au fur et à mesure les contours. Depuis l'irrésistible ascension de sa compagne, François Hollande fait, lui, semblant de n'y voir aucune raison politique de s'interroger. La vie serait simple, avec deux personnalités d'un côté, une vie privée de l'autre, et une frontière étanche entre les deux.
Dindon. Il ne s'agit pas seulement d'une posture. Il faut reconnaître à François Hollande qu'il y a là une conviction sincère, une morale qu'il n'applique pas qu'aux autres. Mais le patron du PS sait aussi qu'il ne trompe personne en s'abritant coûte que coûte derrière cette position trop carrée pour être honnête. Des preuves ? Il a souffert de ne pas être lui-même candidat. Et le fait de voir sa compagne à sa place l'a sans doute parfois aidé à surmonter la déception, mais aussi l'inverse. Il a peu apprécié d'être le dindon de la farce des photos publiées cet été dans la presse people le montrant avachi dans un Zodiac à lire l'Histoire de France pour les nuls. Pour des raisons d'intrusion dans sa vie privée, mais aussi pour l'impact politiqu