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Libération

Dès le premier tour, un réservoir de votes à sec

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En cas de duel final Royal-Sarkozy, le report des voix venues de candidats de gauche pourrait ne pas suffire.
publié le 20 février 2007 à 6h13

Ségolène Royal est à la peine, mais, à regarder les sondages, c'est toute la gauche qui va mal. Pour les plus généreux des instituts, ses candidats réunissent un maximum de 41 % des intentions de vote au premier tour. C'est peu, après cinq années dans l'opposition ; c'est peu aussi trois ans après le triomphe aux élections régionales de 2004, où la gauche avait rassemblé 50 % des voix et raflé la quasi-totalité des régions. Il faut remonter à la présidentielle de 1969 ­ qui, au second tour, avait opposé deux hommes de droite, Georges Pompidou et Alain Poher ­, pour trouver d'aussi médiocres performances.

Marquée par le 21 avril 2002, une partie de l'électorat de gauche joue le vote utile. Ségolène Royal, en baisse depuis plusieurs semaines, reste donc au-dessus de 20 % des intentions de vote au premier tour, mais les réserves sont faibles. José Bové, Marie-George Buffet et Dominique Voynet ne décollent pas, pas plus qu'Olivier Besancenot et Arlette Laguiller. Et quand, il y a cinq ans, c'était Jean-Pierre Chevènement qu'on annonçait un temps en «troisième homme», c'est François Bayrou qui endosse le rôle aujourd'hui.

«Il y a un problème de leadership. Les Français ne font pas suffisamment confiance aux candidats pour fédérer la gauche», remarque François Miquet-Marty, de l'institut LH2. Parmi les raisons de la dépression, il note aussi l'absence de visibilité des projets et le solde des mécomptes jamais épurés entre partisans du oui et tenants du non au référendu