Menu
Libération
Éditorial

Médecine

Article réservé aux abonnés
publié le 20 février 2007 à 6h13

Elle a remis sa veste blanche. En quête de la recette qui avait assuré son succès à l'automne, Ségolène Royal a ressorti sur TF1 l'uniforme qui avait accompagné cette période de félicité dans les sondages. Les participants, ces «vraies gens» dont elle prétend se préoccuper au premier chef, les thèmes, relevant du cas particulier voire de l'intime, le décor, cette agora télévisée censée copier ses forums «participatifs», tout montrait que la candidate socialiste jouait hier soir à domicile. L'émission n'était pas le «traquenard» redouté par certains de ses proches, mais plutôt une consultation au fil de laquelle la candidate a distillé avis et recommandations, érigeant la politique en médecine du quotidien. Ségolène Royal a parfaitement exécuté sa partition. Pas sûr pour autant qu'un show télé bien balisé suffise à renouer un lien fragilisé avec les Français. Il est deux sortes de candidats. Ceux qui se croient infaillibles et persistent dans l'erreur jusqu'à la chute finale. Et les autres, ceux qui sont à l'écoute parce qu'ils savent qu'ils n'ont «pas réponse à tout». En 2002, les socialistes ont expérimenté le premier modèle. Royal doit se souvenir que c'est l'humilité qui lui a permis de terrasser les éléphants socialistes. Les coups bas de la droite, le traitement de faveur dont jouit Nicolas Sarkozy de la part de certaines puissances médiatiques, le vieux machisme ambiant de la société française, ou les faux frères du PS qui ont déjà l'oeil braqué sur l'échéance d