«Vous pouvez applaudir M. Kamel !» En cette fin d'après-midi, le député UMP de la Seine-Saint-Denis Eric Raoult inaugure le premier des «931 apéros Sarko» qu'il a prévu d'organiser dans son département. «L'apéro» se déroule dans un café de La Courneuve, le Royal, «et pas la Royal», ironise-t-il. Le député, membre du staff de Nicolas Sarkozy, en profite pour présenter à la cinquantaine de personnes massées dans une arrière-salle leur futur candidat aux législatives. Son assistant parlementaire, Kamel Hamza, vient d'obtenir l'investiture du parti sur la troisième circonscription. «Après, c'est Kamel qui répond !» promet Raoult, qui lâche peu le micro. Il évoque l'insécurité en banlieue, la délinquance et ses nouvelles formes. «Par exemple, le "happy slapping". Il y a quelques mois, on ne savait pas ce que c'était.» Il se dépêche de fournir un exemple : «C'est balancer une baffe à Kamel et le filmer.»
«Montée des Beurs à l'UMP»
C'est la première fois pour une campagne présidentielle en France que des électeurs sont aussi ouvertement courtisés en fonction de leur appartenance à un groupe ethnique ou religieux. Par la faute de Nicolas Sarkozy. Celui-ci s'est engagé dans cette voie dès son installation au ministère de l'Intérieur, en 2002. Depuis il a alterné le chaud et le froid, les élans ministériels exaltant la tolérance et encourageant «l'islam de France» et les propos musclés du candidat, qui espère ratisser très à droite. De so