A chaque présidentielle, ses sondages avec leur lot de surprises et de polémiques. 1995, à trop les prendre pour le miroir de sa suffisance, Balladur s'imagine élu dès janvier ; 2002, Jospin se croit au second tour avant d'avoir passé le premier ; 2007, Sarkozy se voit triompher d'une Royal à la ramasse dès février. Tous y ont cru, tous ont déchanté. Comme les «troisièmes hommes» qui, de Chevènement à Bayrou, ont toujours dû s'effacer devant Le Pen. Il n'y a rien de plus dangereux que les sondages. Même les candidats les plus avisés s'y laissent prendre. Autant, quand ils sont mauvais, ils s'en méfient, autant, quand ils sont bons, tous se laissent griser et oublient le B.A.BA : un sondage n'est pas une prévision, mais une photographie de l'opinion. Voilà pour le mode d'emploi officiel. L'officieux, on n'en parle guère. Ou si peu. On ne dit pas que la photo a été retouchée en labo les fameux redressements des données brutes , que les sondeurs se font parfois conseilleurs et on explique à peine les conditions de prise de vue. Ainsi, au lendemain de Villepinte, le clan sarkozyste veut-il persuader que le discours-programme de la candidate socialiste n'a pas eu l'effet escompté puisque les sondages ne bougent pas. Et les médias d'embrayer, alors que le moindre stagiaire en sondologie sait qu'en la matière, il y a toujours un effet retard. La commission des sondages est bien timide, qui se garde d'intervenir quand les candidats manipulent ainsi données et médias. Les enquêtes
Éditorial
Narcissisme
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publié le 27 février 2007 à 6h21
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