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Libération

Au travail, égards et regards

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Comment les collègues et les anciens malades parlent de la maladie.
publié le 28 février 2007 à 6h22

Monique est enseignante. L'année dernière, une de ses collègues, principale adjointe de l'établissement, a manqué la rentrée de septembre à cause d'une hospitalisation pour un cancer du rein. A son retour, raconte Monique, «tout s'est passé de manière naturelle, il faut dire qu'elle avait prévenu tout le monde des raisons de son absence et que, durant sa convalescence, les collègues sont même allés la voir». Cette année, dans le même établissement scolaire, une autre enseignante s'est absentée pour un cancer du sein. «Son retour risque d'être plus compliqué, affirme Monique, car sa maladie est survenue rapidement, nous n'y avons pas été préparés, c'est un choc.»

Machine à café. En janvier, l'Institut national du cancer a lancé la campagne des «deux millions de héros ordinaires» qui vivent avec la maladie, en donnant la parole à quarante d'entre eux. Survivre et reprendre une activité après un cancer est une réalité. Sauf que, sur le lieu de travail, le malade guéri se retrouve face à des collègues qui l'ont connu «en bonne santé». L'ex-malade revient certes sur ses deux jambes, mais la maladie est passée par là et complique les rapports professionnels. Le banal «ça va ?» de la machine à café devient gênant, voire tabou.

«Il y a toujours celui qui en parle trop et celui qui n'en parle pas assez», explique Catherine, 42 ans, atteinte d'un cancer colorectal en 1998. Guérie, elle a repris son activité de psychologue en hôpital dans le sud