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Libération
Éditorial

Petites avancées

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publié le 28 février 2007 à 6h22

Toutes les vérités sont bonnes à dire à propos du cancer, surtout quand ce sont des vérités agréables comme celle qui se déduit de la nouvelle étude. Le cancer, ce vieil épouvantail, est moins épouvantable qu'il ne l'a été, qu'on se le dise ! Voilà longtemps que les scientifiques ont renoncé, s'ils y ont jamais cru, à découvrir un remède au cancer. C'est en multipliant de petites avancées, dans des disciplines hétérogènes, chimiques ou nucléaires, dans la thérapeutique comme dans le diagnostic, que les professionnels font battre la maladie en retraite. Peut-être parce que, dans le passé, on l'a fait espérer à mauvais escient, l'opinion échaudée n'a pas vraiment enregistré ces progrès. Ce qui, paradoxalement, les freine en favorisant un scepticisme indu à l'égard des possibilités médicales.

La seule chose qu'il ne faut pas redouter, à propos du cancer, c'est de banaliser son abord social, la démographie, par le biais de l'allongement de l'espérance de vie, se chargeant de banaliser son intrusion dans les vies contemporaines. Ce n'est pas parce qu'il est extrêmement banal de prendre sa voiture que les messages de la Sécurité routière deviennent superflus. Au contraire, même. C'était le sens de la campagne de la ligue faisant des cancéreux des «héros» méconnus. Le terme était malencontreux, l'héroïsme étant une autre forme de mise à distance. C'est au contraire parce qu'il est très quotidien que le cancer doit être combattu de manière terre à terre. Par exemple en entendant les