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Libération

Un chantier qui n'est pas en plan

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L'action de l'Etat a porté ses fruits. Reste à favoriser l'accès au soin et à faire évoluer l'image de la maladie.
publié le 28 février 2007 à 6h22

C'était le 14 juillet 2002. Tout juste quelques semaines après avoir été réélu à l'Elysée, Jacques Chirac annonçait «trois chantiers nationaux» pour son quinquennat. La lutte contre l'insécurité routière, une meilleure prise en charge pour les personnes handicapées, et enfin la lutte contre le cancer. Cinq ans plus tard, nul ne conteste que le bilan est largement positif sur ce chantier. «Le cancer a enfin été mis sur l'agenda des politiques», confirment les hauts fonctionnaires de la santé.

«Héros ordinaires». Il n'empêche, la situation française reste paradoxale. A l'image de l'oxymore sur lequel a été bâtie l'énorme campagne de communication qu'a lancée, en janvier, l'Institut national du cancer (INCA), sur le thème : «Nous sommes deux millions de héros ordinaires». Deux millions, un chiffre énorme ! Il n'y a en effet jamais eu autant de cancers en France, jamais autant de morts, même si les taux de décès par cancer baissent (lire page 2). Et on pourrait multiplier les paradoxes : si on guérit du cancer, la vie peut devenir ensuite plus compliquée. C'est sur ce nouveau paysage que travaille l'INCA : comment faire évoluer l'image du cancer et sa perception, qui reste toujours aussi dramatique ? «Le cancer reste une maladie à part, redoutée et associée à des images très sombres, dit l'INCA. Selon le dernier baromètre cancer, 92,3 % des Français citent spontanément le cancer parmi les trois maladies qu'ils jugent les plus graves, loin devant le