Menu
Libération

Cette gauche qui succombe à L'appel du centre

Article réservé aux abonnés
François Bayrou, le candidat UDF, doit sa progression dans les sondages à une popularité grandissante dans l'électorat PS, pas convaincu par Royal.
publié le 2 mars 2007 à 6h25

Qui a l'intention de voter Bayrou ? Des gens de droite, bien sûr, mais aussi de plus en plus d'électeurs de la gauche, souvent issus des classes moyennes et supérieures (lire page ci-contre). Le candidat centriste bouleverse les lignes traditionnelles, grimpe dans les sondages (entre 17 et 19 %) et inquiète l'UMP et le PS.

Sa percée dans l'opinion, encore très fragile, semble s'expliquer par le souhait d'une rupture avec le clivage gauche-droite, la confiance dans un candidat refusant le glamour ou encore la volonté de barrer la route à Sarkozy. L'enracinement démocrate-chrétien de Bayrou séduit aussi des électeurs marqués par le catholicisme ­ qu'ils soient de droite ou de gauche. Frustrés d'une candidature Strauss-Kahn, des socialistes sont sensibles à ses références à Pierre Mendès France et à Jacques Delors, comme le collectif de hauts fonctionnaires Spartacus. Des intellectuels et des artistes avouent être séduits par son discours : l'historien Jean-Pierre Rioux (lire en page Rebonds), les romanciers Jean-Christophe Rufin ou Marc Dugain, le navigateur Titouan Lamazou, l'acteur Vincent Lindon, le sociologue Jean-Pierre Le Goff, les journalistes Jean-François Kahn, Philippe Meyer ou Alain Duhamel. Et même l'animateur Patrick Sébastien. Paroles de (futurs ?) électeurs du candidat centriste.

«Il va casser le système UMP-PS»

Habituellement, Christophe Freno vote à gauche. Mais cette fois, ce chef d'entreprise choisira Bayrou. «Il n'y a plus de clivage idéologique fort, e