Il est parti en montrant ses fesses et il a laissé la France sur le derrière. Elle ne s'en est jamais remise, condamnée à sombrer dans la radio nostalgie. Trente ans après, les fans de tous âges, obisposés ou pas, se pressent pour applaudir à Bercy le retour de l'exilé à lunettes noires, maintes fois annoncé et autant repoussé. Loger trois décennies en Californie n'est pas une sinécure et Polnareff en revient body-buildé comme Michel Blanc. Signe que les maigrelets ont besoin de se remplumer et de prendre des épaules pour se sentir à l'aise dans la France d'aujourd'hui. Polnareff n'est ni le premier ni le dernier chanteur à avoir quitté l'Hexagone. Sauf que son exil à lui ne visait pas à planquer un magot en Suisse mais à se refaire après qu'un fâcheux l'a dépouillé. La différence participe à forger les légendes. Cela lui épargne le côté nouveau riche qui transforme Johnny en homme-sandwich pour réforme fiscale sarkozienne et fabricant de lunettes. Polnareff, en diable de la communication et roi de la compil, a su garder, lui, une part de mythe, pas aussi invisible que Garbo, pas aussi fou que Howard Hughes, mais presque aussi déjanté et talentueux que Gainsbourg. Ils sont les seuls à se disputer le titre de pop star française de la fin du XXe siècle. Deux timides qui ont caché leurs faiblesses derrière leurs provocations. Qui ont décrété 69 année érotique, joué de la confusion des genres et accompagné dans les têtes la révolution sexuelle. Cela leur a valu d'être sifflés pa
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