Jospin est bien entré en campagne. Moins au côté de Royal que comme l'antimodèle des prétendants au second tour. L'homme qui n'avait pas su parler aux salariés de LU en 2002 et avait admis son impuissance face aux licenciements chez Michelin est devenu une sorte de mètre étalon des erreurs à éviter quand on vise l'Elysée. Les postulants de droite qui, à l'annonce du plan, ne trouvaient rien à redire aux 10 000 suppressions d'emploi de Power8 n'ont rien de plus pressé désormais que le pèlerinage à Toulouse pour défiler devant les syndicats. Il est vrai qu'Airbus est un cas d'école. Qui recouvre nombre de questions sur lesquelles un candidat se doit d'avoir des réponses, voire une vision : faut-il en finir avec ce capitalisme à la française où le pouvoir, chef d'Etat en tête, impose ses têtes aux actionnaires privés ? La relation franco-allemande doit-elle dicter son mode de gouvernance à une entreprise ? Que faire contre l'euro fort de la BCE qui pénalise les exportations ? Autant de sujets au coeur du mal d'Airbus qui sont aussi au coeur du mal français. Que les candidats s'en emparent est légitime. Mais, pour être en phase avec la juste émotion des salariés, Bayrou et Sarkozy ont dû changer de position et finir par vanter la puissance publique, à l'instar des socialistes. Eux aussi plaident aujourd'hui pour que l'Etat remette au capital, pour redéfinir le pacte d'actionnaires et la gouvernance de l'entreprise. Seule l'idée de Royal d'introduire les régions dans le capital d
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