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Libération
Éditorial

Pleurnicheur

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publié le 7 mars 2007 à 6h30

C'est Mitterrand qui se retourne dans sa tombe. Depuis vingt ans, la droite lui reprochait d'avoir nourri le Front national pour l'empêcher de gagner les élections. Et puis à peine Le Pen pleurniche-t-il, comme à chaque scrutin, sur les signatures qui lui manqueraient pour figurer dans la course à l'Elysée, que Sarkozy vole à son secours ! Tout faire pour obtenir un report de voix correct au second tour des électeurs de l'extrême droite. Belle revanche pour Mitterrand ! L'attitude du président de l'UMP n'est pas pour étonner, qui, en ce domaine comme dans d'autres, s'inspire de l'exemple de Jacques Chirac. Ce dernier l'avait emporté, contre toute attente, en 2002 grâce à un Le Pen au plus haut. Plus l'extrême droite attire les suffrages de l'électorat populaire, moins la gauche a de chances de figurer en bonne place. Sarkozy, qui ambitionnait de réduire le vote FN, justifie son attitude au nom du «principe démocratique». Il est vrai que l'absence du finaliste de l'édition précédente, toujours haut dans les sondages, poserait problème. Mais les élus qui décident de ne pas donner leurs signatures sont démocratiquement... élus et appliquent une loi démocratiquement votée. Qu'ils hésitent depuis le 21 avril 2002 à parrainer Le Pen est légitime. Faut-il leur reprocher de ne pas vouloir favoriser un deuxième séisme ? C'est le contraire qui devrait étonner et indigner ! Si on les juge irresponsables, alors il faut abroger la loi sur les parrainages et décider qu'avoir figuré à une