Cet homme, qui prétend être ni de droite ni de gauche, a imaginé un programme censé concilier des idées de droite et des idées de gauche. François Bayrou a même inventé un mot : il appelle cela la «social-économie», car «c'est une erreur de séparer les deux», le social et l'économie, écrit-il dans son Projet d'espoir (1).
«Déshonneur». Ceci posé, celui qui se présente volontiers comme un rebelle antisystème, un candidat singulier, un homme politique différent de ceux qu'il appelle «les autres» («Je suis bien avec les ouvriers, même si, pendant longtemps, je le sais, ils m'ont catalogué avec les autres. A cause de la télévision», écrit-il encore), en revient vite aux fondamentaux (Libération du 24 février). Il est vrai que ceux qui le conseillent sur la «social-économie» sont plutôt des économistes libéraux (Christian Saint-Etienne, le barriste Jean-Claude Casanova) et des élus libéraux (Jean Arthuis, Charles de Courson) que des héritiers de la gauche, à quelques exceptions souvent anonymes près.
Le plus important, martèle donc François Bayrou, est de réduire la dette publique, «un déshonneur pour les générations de responsables qui ont été au pouvoir depuis vingt-cinq ans» et qui «freine la croissance». Ses promesses seront «entièrement financées par une économie correspondante» et le candidat UDF annonce une révision constitutionnelle pour «interdire» de présenter un budget de fonctionnement en d