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Libération
Interview

«Je ne peux pas croire que la France se dérobe»

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Abdel Wahid al-Nour, du Mouvement de libération du Soudan, a rencontré l'écrivain Bernard-Henri Lévy pour «Libération»
publié le 20 mars 2007 à 6h44
(mis à jour le 20 mars 2007 à 6h44)

Abdel Wahid al-Nour est le président du SLM (Mouvement de libération du Soudan, fondé en 1992) dont la branche armée, la SLA, résiste pied à pied aux milices jenjawids liées au gouvernement de Khartoum. Avocat de formation, lettré, musulman modéré et éclairé, il est de la famille des Massoud et des Izetbegovic. Il est de ces hommes qui, comme disait André Malraux, «font la guerre sans l'aimer» et se voient, néanmoins, contraints de la faire et de la gagner. En tournée dans les capitales européennes où il répète inlassablement le même SOS, appelant la conscience universelle au secours d'un peuple menacé de ce qui pourrait devenir, si nous persistons à ne rien faire, le premier génocide du XXIe siècle, il est de passage par Paris et sera, ce mardi, l'un des orateurs du grand meeting de solidarité qui se tiendra à la Mutualité. C'est lui qui a organisé mon passage au Darfour. C'est cette humble et grande voix que je supplie, aujourd'hui, que l'on écoute.

C'est la première fois que vous vous exprimez dans un grand journal européen...

Je suis un combattant. Et on est, nous, les combattants, obligés d'être sur le terrain, auprès des nôtres. Mais je ne sous-estime pas l'importance de parler, comme ici, aux opinions...

A quoi attribuez-vous ce silence du monde autour de la cause du Darfour ? Est-ce le Soudan qui fait peur ? La Chine ? Des intérêts économiques trop lourds, et qui jouent contre vous ?

Il y a les deux choses. D'abord, le gouvernem