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Libération
Éditorial

A tâtons

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publié le 24 mars 2007 à 6h49

Les mésaventures de Galileo valent symbole : l'Union européenne se retrouve en panne de GPS à l'occasion de son cinquantenaire. Il ne faut pas dramatiser, le bateau n'est pas à la dérive. Mais ses pilotes doivent se contenter de naviguer à vue... comme ils l'ont fait depuis un demi-siècle. Cela ne leur a tout de même pas trop mal réussi. Quand on se retourne sur le chemin parcouru depuis l'aube du Marché commun, il est impossible de ne pas le trouver impressionnant. Pourtant, il n'y a jamais eu d'âge d'or de la construction européenne et, depuis le début, celle-ci a plus souvent donné l'impression d'avancer à tâtons, voire de faire du surplace, que de fendre les flots. Ça continue et, sans doute, continuera.

La mauvaise humeur à l'égard de l'Europe est d'ailleurs ambiguë, comme le montre la curieuse aventure survenue aux nonistes du 29 mai 2005. Les sondages actuels ne montrent-ils pas que près de trois Français sur quatre sympathisent avec des candidats partisans du oui, alors même que le non a obtenu 55 % des suffrages ? Ce n'est possible que si, chez les moins favorables à l'Europe, le doute l'emporte sur l'hostilité. Le double non français et néerlandais n'en a pas pour autant été inoffensif. Depuis deux ans, les dirigeants de l'Union en sont réduits à expédier les affaires courantes. Et la coïncidence de la présidence allemande avec la campagne présidentielle française a contrecarré les velléités de relance de Merkel. L'Europe peut se passer de Constitution mais non se l