Si Sarkozy n'était pas le candidat que l'on sait, peu de monde penserait à épiloguer sur sa carrière ministérielle. Remarquable surtout par la désinvolture avec laquelle il a pris, laissé puis repris un portefeuille, elle ne le distingue pas du lot commun des hommes politiques appelés à ces fonctions. On en retire l'impression que Sarkozy s'est agité beaucoup mais a peu agi, ou bien mal. Ce n'est certainement pas sur son bilan concret qu'il peut espérer bâtir une image de présidentiable. Passons sur Bercy, puisqu'il en est parti trop vite pour que son passage y ait beaucoup compté, au point qu'il a pu donner l'impression de fuir la difficulté. Sarkozy avoue lui-même qu'il a préféré Beauvau. Là, son zèle sécuritaire en a fait l'héritier de Pasqua dans le rôle d'épouvantail favori de l'opinion progressiste, mais aussi auprès de la part de la population issue de l'immigration. L'homme qui se vantait d'ouvrir à la loi de prétendues zones de non-droit se retrouve lui-même plus ou moins interdit de séjour dans la plupart des banlieues de France. Amusant, non ? Plus encore que ses déclarations sur la «racaille», il faut reprocher à Sarkozy d'avoir détricoté, au profit de la seule répression, tout le maillage de prévention et de sécurité mis en place avant lui. Beaucoup de Français, pas seulement à gauche, n'ont pas oublié que le premier responsable des émeutes de l'automne 2005 se prénomme Nicolas. Mais peut-être son long et choquant cumul candidat, chef de parti et minist
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