Comme l'épidémie elle-même, la course contre le sida est à deux vitesses. D'un côté les pays riches et l'efficacité de leurs réseaux médicaux, l'autodiscipline de leur population et l'ingéniosité de leurs laboratoires de recherche. De l'autre les pays émergents ou submergés, la fréquente sottise (ou lâcheté) des responsables politiques jointe à l'ignorance des victimes et à l'impécuniosité des stratégies sanitaires. Une fois posé cet hiatus majeur, il faut se réjouir de bonnes nouvelles sur les deux fronts. D'abord, une nouvelle classe de molécules est sur le point d'arriver sur le marché, ce qui permettra de pallier les échecs des trithérapies actuelles qui, elles-mêmes, ne cessent de s'améliorer. Dans les pays riches, le sida est déjà devenu une maladie donc un traitement au très long cours. Cela sera encore plus le cas à l'avenir. Ensuite, la certitude de la protection apportée par la circoncision contre le VIH permet d'envisager une prévention qui ne se limite pas à l'usage de préservatifs. Bien que l'effet bénéfique de la circoncision ait été mis en lumière dès les années 90, les difficultés de sa mise en oeuvre ont suscité de nombreuses hésitations. L'imperméabilisation relative de la muqueuse génitale contre le VIH est acquise une fois pour toutes, contrairement au préservatif toujours sujet à un problème de disponibilité. Mais si la circoncision diminue par deux le risque de contamination en multipliant par deux les occasions de celle-ci, le gain sera nul. C'est
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