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Libération
Éditorial

Harcèlement

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publié le 29 mars 2007 à 6h54

Il n'a pas fallu attendre quarante-huit heures pour que le candidat Sarkozy soit rattrapé par son bilan d'ex-ministre. Les affrontements de la gare du Nord illustrent à quel point son échec à l'Intérieur est profond. En 2002, il avait hérité d'une situation difficile au sortir d'une élection obsédée par l'insécurité. Nicolas Sarkozy a mis de l'énergie pour tenter d'y remédier. Mais il a commis des impairs stratégiques édifiants. A quoi bon cet arsenal législatif et cette profusion de moyens pour motiver des forces de l'ordre érigées pendant cinq ans en hussards bleu marine de la République si les mêmes ne peuvent plus opérer un contrôle d'identité sans déclencher une émeute ? Si ces violences n'étaient dues qu'à une poignée de casseurs professionnels, le seul recours à la punition pourrait se justifier. Mais, de sorties d'écoles en halls de gares, c'est à l'indignation croissante de populations diverses que se heurte le harcèlement sarkozyen. L'ordre n'est respecté que s'il est respectable. Le tout-répressif peut appâter, un temps, l'électeur. Il est non seulement inefficace, mais foncièrement dangereux tant il déchire le tissu social. Sarkozy continue de porter comme un fardeau la suppression de la police de proximité. Il en est encore à fustiger la permissivité de 68 quand Ségolène Royal est critiquée par certains des siens pour sa fermeté. Signe que sur ces questions d'insécurité, la gauche a changé et mûri quand la droite s'est durcie et caricaturée. Sans doute le candid