Depuis quelque temps, ONG et experts du sida ont repris le mot : gratuité. Un mot pourtant «obscène» dans le monde de la santé, où l'on met plutôt en avant qu'il faut toujours payer «un peu» pour que le malade se responsabilise et prenne soin de son traitement. «De plus en plus d'études démontrent l'inverse. Dans des endroits où la prise en charge contre le VIH est gratuite, les résultats sont notables. Comme au Cameroun. On note d'abord une meilleure adhérence au traitement, et au final une différence très sensible en termes de mortalité», explique Jean-Paul Moatti, économiste, qui abordera ce thème demain lors de la 4e conférence francophone sur le sida. «Dans la plupart des régions pauvres, les études montrent que près de deux tiers des patients ont des difficultés à payer, même des sommes modiques. Et ces difficultés se traduisent souvent par un arrêt des soins.» Ce thème de la «gratuité» a été repris, le mois dernier, par le Conseil national du sida (CNS), qui appelle à une gratuité totale dans les pays en développement en matière de VIH. «Les données disponibles sur la relation entre paiement direct et prise en charge montrent l'intérêt d'un accès gratuit, qu'il s'agisse du dépistage ou de l'observance», note le CNS, qui précise même : «L'accès aux soins sans paiement au point de délivrance des médicaments apparaît aussi comme un soutien à l'économie familiale et une contribution directe au développement, il évite de faire travailler les
Indispensable gratuité
Article réservé aux abonnés
par FAVEREAU Eric
publié le 29 mars 2007 à 7h00
Dans la même rubrique