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Libération

Nicolas Sarkozy, l'homme du passif securitaire

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Après les violences de la gare du Nord, l'ex-ministre de l'Intérieur a été pris à partie hier et suscite des critiques croissantes jusque dans les rangs de la police.
publié le 29 mars 2007 à 6h54

Douai et Lille envoyé spécial

«Facho», «provocateur», «loubard en costume»... Lorsqu'il débarque hier midi gare du Nord pour prendre le TGV, Nicolas Sarkozy est accueilli par des cris hostiles, des sifflets, des huées. L'ex-ministre de l'Intérieur est sous pression, le visage tendu, rongé par des tics faciaux. La police en civil est partout. Un vendeur de journaux de rue brandit une caricature représentant le candidat de l'UMP avec des couteaux plantés dans le corps : «Sarkozy en train de se faire décapiter la tête, ça vous dit ?» La tension est palpable, la haine affleure. Le patron de l'UMP fonce. Il évite le local de la police qui a été assiégé la veille, mais félicite trois fonctionnaires en uniforme pour leur travail.

Basculer. Sarkozy sent que quelque chose d'important est en train de se jouer. Il sait que sa campagne est plus fragile que ce que les sondages laissent apparaître. Un début d'émeute comme la veille ici, et tout peut basculer. Il se doit de réagir en chevauchant au plus vite les thèmes de l'ordre et de la sécurité, pour ne pas laisser d'espace à Le Pen. Ni à Royal ou Bayrou, qui l'accusent d'avoir fracturé le pays (lire ci-dessous). Alors, pour la première fois (il y en aura quatre autres avant son meeting du soir à Lille), il revient sur les violences de la veille. «Les gares sont des lieux de droit, c'est le territoire de la République. On n'a absolument pas à accepter que des voyous y commettent de tels actes. Je ne serai pas du côté des