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Éditorial

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publié le 2 avril 2007 à 6h59

L'opposition droite-gauche ? Dépassée ! Combien de fois avons-nous entendu cette antienne, où le souhait l'emporte en général sur le constat ? Pour le philosophe Alain, celui qui dit cela, à coup sûr, n'est pas de gauche. Ce n'est plus tout à fait vrai. A gauche souvent, à l'extrême gauche presque toujours, on aboutit au même diagnostic, cette fois pour regretter le brouillage des repères et le recentrage socialiste. Samedi, un fort opportun colloque (1) creusait à chaud la question pour remarquer fort justement la crise d'identité traversée depuis quelques lustres par la gauche française. Eh bien, les sceptiques et les désabusés liront avec intérêt ce numéro de Libération. L'exercice est tout simple : au vu des déclarations des trois candidats les plus en vue, quel visage prendraient les cent jours du nouveau pouvoir, dont on espère, quoi qu'il arrive, qu'ils ne se termineront pas à Waterloo... Le résultat parle de lui-même. Nicolas Sarkozy, avant toute chose, veut rendre plus sévère le code pénal, réduire l'immigration familiale, desserrer la contrainte des 35 heures et réduire l'impôt sur les successions. Ségolène Royal organisera une conférence sur les salaires, rétablira les postes d'enseignants récemment supprimés, changera les institutions par une réforme constitutionnelle et se penchera sur le sort des femmes victimes de violences. Autorité et libéralisme économique d'un côté, intervention sociale et démocratisation de l'autre. Et Bayrou ? Un peu des deux, fif