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Libération

Où la science marque des points

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Le texte du Giec gêne les gouvernements, qui en sont cosignataires.
publié le 7 avril 2007 à 7h06

Implacables, les scientifiques du Giec déroulent leur jeu collectif et plantent but sur but. Ce Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, créé par l'ONU et l'Organisation météorologique mondiale en 1988, a évité les écueils classiques de l'expertise. Son indépendance à l'égard de ses commanditaires ­ les gouvernements ­ ne peut faire de doute puisqu'il les met, tous, en situation d'accusés, mis en demeure de respecter la convention sur le climat de l'ONU signée en 1992. Sa capacité à fédérer les scientifiques, à l'exception de quelques grincheux, repose sur la rigueur avec laquelle ses textes sont rédigés. La subtilité avec laquelle il distingue l'avis d'experts collectif de la recommandation politique lui permet d'éviter l'accusation de parti pris.

Hybride. Le Giec ne gesticule pas, ne prophétise pas l'apocalypse, comme certaines associations écologistes qui y voient un moyen de mobiliser l'opinion. Il ne nie pas le rôle des autres facteurs que le climat dans les malheurs des hommes. N'exagère pas ses conclusions, souligne les incertitudes des prévisions. Insiste sur «l'atténuation» des conséquences du changement climatique si l'on diminue les émissions de gaz à effet de serre, et si l'on s'adapte à celles qui ne pourront plus être évitées. La prudence et la sagesse de l'expertise, voire la sous-estimation des risques sous la pression des gouvernements souhaitant mettre la sourdine sur le tocsin, la rendent d'autant plus redoutable. Réellement c